Publié le 9 mai 2025 – Mis à jour le 09/05/2025
La scène skateboard à Pittsburgh : inclusion, DIY et flânerie urbaine
Le soleil glisse entre les cimes des arbres, les boards claquent sur l’asphalte rugueux sous un pont oublié, tandis que des riders de tous âges et horizons se croisent en rires et glisses parfois maladroites. À Pittsburgh, la scène skateboard n’est pas qu’une simple pratique sportive, c’est un véritable ballet urbain, où l’esprit DIY, l’inclusion et la bonne vieille flânerie façonnent des espaces vivants et surprenants. Que tu sois un pro en quête de spots authentiques ou un débutant qui tremble encore à l’idée de sa première chute, ici, chaque ride raconte une histoire de communauté et de résilience.
- Inclusion : des sessions dédiées à tous les profils, avec des initiatives pour femmes, transgenres et handicapés
- DIY : des skateurs qui construisent leur propre concrete, réinventant la ville à coups de béton et de créativité
- Vibe urbaine : une culture mêlant street culture, flânerie entre potes et une ambiance contre-culturelle réactualisée
Un retour aux racines : la renaissance du skate indoor à Pittsburgh
Les années 90 et 2000 ont vu l’émergence de spots indoor comme Shady Skates, un temple pour ceux qui, comme moi gamin, rêvaient de maîtriser l’ollie parfait mais sans jamais vraiment savoir comment. Acheter une planche Tony Hawk dans ce vieux skatepark situé près de Penn Avenue, c’était comme s’offrir une porte secrète vers un univers où le sol semblait fait pour voler.
Mais les closes de lieux comme 885 de West Mifflin ou B-Cubed étaient autant de coupures dans l’ascenseur du skate local. Il aura fallu attendre 2018, et le retour de Kerry Weber, un fils du coin, pour voir naître Switch & Signal, le seul skatepark indoor sérieux de Pittsburgh. S’étirant dans l’ancienne bowling fermé de Swissvale, il est aujourd’hui un carrefour intergénérationnel où le skate reprend ses lettres de noblesse underground sans perdre sa fibre inclusive.
Ce qui frappe chez Kerry, c’est sa franchise : le skate n’a pas toujours été tendre. L’époque des années 80-90, dans ces salles enfumées, c’était le royaume du “counter-culture” en mode rude. La scène, loin d’être friendly, se voulait souvent élitiste, presque agressive. Ce fut parfois oppressant pour les petits nouveaux qui n’avaient rien demandé. Mais le temps a transformé cette énergie rugueuse : aujourd’hui, le skate à Pittsburgh vibe différemment. Pas un affadissement du style, mais un creusement d’un esprit communautaire bien plus ouvert.
- 🛹 Sessions dédiées : créneaux spéciaux par niveaux et âges, pour éviter la friction entre pros et rookies
- 🎧 Ambiance orchestrée : cours enfants, adultes, femmes et même visually impaired
- 🎁 Matériel accessible : planches et protections prêtées gratuitement au park
Ce lieu est devenu un espace où la peur de l’agression a laissé place à la soif de progrès, un terrain fertile pour tous, des riders débutants jusqu’aux fans de Element ou Santa Cruz. Un véritable laboratoire humain où les cercles d’amitié naissent et se renforcent.
Park | Localisation | Particularité | Bonus inclusif |
---|---|---|---|
Shady Skates | Penn Avenue (historique) | Premier spot indoor majeur | Rude, élitiste, exclusif |
Switch & Signal | Swissvale | Unique indoor skatepark actuel | Sessions femmes, trans, visually impaired |

Le boom du DIY : quand les skaters deviennent bâtisseurs de leur propre terrain
Impossible de parler de Pittsburgh sans évoquer l’énergie brute du DIY skating. Sous des ponts, dans des recoins oubliés, les skateurs rejettent l’idée d’un skatepark “clé en main” pour embrasser la folie créative du concrete artisanal.
Par exemple, le fameux Oakland DIY, né du projet initié par Raul Casas et aujourd’hui piloté par AJ Haddon, est l’exemple parfait d’un lieu où tout est à la fois rudimentaire mais magique. Imagine un groupe qui creuse, pose, build avec ses mains, fusionnant passion et ingénierie pour transformer un modeste coin d’asphalte en spot légendaire. AJ, lui, étudiant en ingénierie, maîtrise ses outils comme un chef d’orchestre. De la résine au bois, du béton armé, tout devient matière première au service du ride.
Des collab’ qui rassemblent du pré-adolescent au vétéran de 65 ans, la diversité ici n’est pas qu’un mot, c’est un manifeste. Black, blanc, femme, homme, straight, queer : tout le monde pose sa pierre à l’édifice, littéralement.
- 🔧 Journées de building : incontournables et ouvertes à tous, pour apprendre, construire, danser avec le béton
- 🌱 Soutien municipal : gestion des déchets, équipement public, signalétique officielle
- 🎉 Événements culturels : jams, contest, concerts, food trucks locaux
Ce mouvement DIY n’est rien de moins qu’un retour à l’essence même du skateboard, une célébration de l’autonomie et de la liberté. Quelques rampes récup’, un peu de sueur, une pincée de bonne humeur, et le tour est joué : le spot vit, respire, évolue avec ceux qui le font vivre.
Projet DIY | Initiateur | Caractéristique | Communauté |
---|---|---|---|
Oakland DIY | Raul Casas → AJ Haddon | Asphalt remodelé, structures maison | 12-65 ans, très diverse |
Bloomfield Rink | Radio Skateshop crew | Abandoned rink recyclé | Skaters, locaux et bénévoles |
Une culture qui ne renie pas ses modèles mais se réinvente
Pittsburgh, c’est aussi une capitale du respect des legends, qu’on parle de Powell Peralta, Birdhouse ou Plan B. Mais ici, s’accrocher au passé ne veut pas dire se figer. On voit souvent les nouveaux riders jongler entre tricks classiques et recherches visuelles mêlant Chocolate et Zero. Faisceau d’influences, avec quelques stickers Baker collés sur des decks Element, preuve que la scène est aussi branchée que puissante.
Je me souviens d’une session dans un mini DIY lorsque le soleil tombait, juste après un vieux clash de la sécurité qui voulait faire déguerpir tout le monde. Le crew a décidé de répondre non pas avec la violence, mais avec l’organisation : mini-comptes-rendus pour savoir qui ferme quoi et quand, partage des responsabilités pour garder le spot clean. Cette manière d’agir fait écho à l’esprit des vieux shops comme Radio à Bloomfield, dirigé par Eric Calfo.
Ces shops sont plus que des points de vente, ce sont des quartiers généraux. On y trouve tout ce dont tu as besoin, des roulements à billes aux dernières planches Girl, en passant par les conseils avisés qu’on ne lit nulle part ailleurs. En 2025, avec le tourbillon des vidéos, des shows comme le roaming rookie tour, le skate local prouve qu’il peut rayonner sans perdre son âme de rue.
- 🎥 Vidéos locales : productions du shop Radio, mix d’ambiances et de spots uniques
- 🛒 Boards cultes : Girl, Plan B et Anti-Hero sont au top des ventes
- 🤝 Respect intergénérationnel : le lien entre jeunes débutants et vétérans est tangible
Marque | Style | Popularité locale | Points forts |
---|---|---|---|
Element | Street & technique | +++ | Polyvalent, robuste |
Santa Cruz | Classique old school | ++ | Esthétique vintage |
Zero | Hardcore street | ++ | Résistance, agressivité |
Baker | Street enthousiasme | ++ | Style, fun, simplicité |
Anti-Hero | Indie, loose | + | Attitude punk-rock |
Inclusion et diversité : le skate comme un espace où chacun peut exister pleinement
On pourrait croire que l’inclusion est un mot nouveau pour le skate, mais Pittsburgh a cette particularité d’avoir anticipé cette évolution. Des sessions dédiées aux femmes, aux personnes transgenres, et même aux riders malvoyants montrent combien la scène locale veut repousser les limites d’une culture parfois stigmatisée.
Ce que j’apprécie particulièrement à Switch & Signal, c’est cette capacité à combattre les ombres du passé : le sexisme, la peur de l’autre, la compétition qui dégénère. La scène s’est transformée en un espace où chaque individu trouve sa place sans craindre d’être ignoré ou moqué.
Dans des discussions avec des skaters locaux, j’ai saisi combien cette approche “woke”, parfois moquée ailleurs, est ici une force. L’identité skateboard est plurielle, et célébrer cette diversité crée une vibe de fraternité rare. C’est clairement un écho à des initiatives comme cet hommage aux skateurs gays et leur culture, intégrant politique et passion.
- ✊ Sessions inclusives : femmes, transgenres, débutants, visuellement handicapés
- 🌍 Dialogue ouvert : débats, ateliers et sensibilisations au sein du park
- 💥 Lutte contre les discriminations : zero tolérance à la misogynie ou à l’homophobie
Type de session | Public visé | Fréquence | Objectif principal |
---|---|---|---|
Femmes & trans | Riders non-binaires et femmes | Hebdomadaire | Créer un environnement sécurisé et stimulant |
Visually impaired | Personnes avec déficiences visuelles | Mensuelle | Inclusion par adaptation |
12-and-under & families | Enfants et parents | Bi-mensuelle | Soutenir la pratique familiale |
La flânerie urbaine retrouvée : un skate sans pression dans les rues et spots oubliés
Dans la frénésie contemporaine, Pittsburgh propose un antidote rare : un skate dénué d’urgence, où l’on se pose entre potes, sur les bancs des skate shops ou sous les arches du pont Bloomfield, spot réhabilité grâce au Radio Skateshop et ses adeptes qui ont transformé un ancien terrain de jeu pour roller en un temple du ride urbain authentique.
Cette vibe, qui fleure bon la liberté, rappelle ces moments intimes où l’on s’unit sans pression, loin des contests officiels ou des caméras. La flânerie, c’est aussi emprunter des tags sur les murs quand personne ne regarde, ralentir le tempo sur le grind d’un rail rouillé, puis rigoler d’une chute improbable. Une ode à la journée qui s’étire, au crew qui s’étoffe, comme si la ville elle-même respirait au rythme des boards.
- 🌃 Moments de détente : entre deux sessions, wine-off et discussions profondes
- 🛹 Exploration de spots oubliés : ponts, rinks désertés, rebelles à la planche
- 🎨 Street art & tags : une esthétique guerrière contre l’oubli urbain
Un shortboard Powell Peralta sous le bras, un vieux T-shirt Anti-Hero, le crew déambule. Pas de montre, pas d’horaire, juste une pulsion commune à faire durer la session jusqu’à la nuit. Pour moi, Pittsburgh incarne cette posture idéale où le skate devient rituel et célébration quotidienne, une revendication joyeuse de la liberté urbaine. Il y a un peu de ça dans l’atmosphère du festival Decked Out où classiques et nouveautés se croisent sans problème.
Lieu | Type | Ambiance | Atouts |
---|---|---|---|
Bloomfield underbridge | Spot underground | Décontractée, communautaire | Lumière dédiée, proximité shop |
Old rink de Bloomfield | Spot rebelle | Rat des nuits, flânerie | Revitalisation DIY |
FAQ sur la scène skateboard inclusive et DIY de Pittsburgh
- Comment rejoindre les sessions inclusives à Switch & Signal ?
Les horaires sont publiés régulièrement sur leurs réseaux sociaux. Les débutants comme les confirmés peuvent s’inscrire gratuitement, notamment aux sessions femmes, transgenres, ou visually impaired.
- Quels sont les spots DIY les plus accessibles pour les nouveaux builders ?
Oakland DIY est le meilleur point de départ, avec ses journées de construction ouvertes à tous. Les bénévoles fournissent outils et conseils pour apprendre les bases du concrete.
- Où acheter une première planche à Pittsburgh ?
Radio Skateshop à Bloomfield propose un large choix des meilleures marques comme Element, Girl ou Plan B et une équipe de passionnés prêts à conseiller.
- La scène pirate est-elle toujours présente ?
Oui, malgré la structuration grandissante, les spots comme Bloomfield underbridge gardent ce charme rebelle et accueillent des sessions spontanées entre amis.
- Comment le skate contribue-t-il à l’inclusion sociale en ville ?
À Pittsburgh, le skate crée des ponts entre diverses communautés, casse les barrières culturelles et propose un espace sécurisant pour tous les profils. C’est souvent la porte d’entrée à des amitiés durables et un meilleur vivre ensemble.
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